samedi 15 mars 2008

Casablanca-Meknès

Le soir à l’hotel Foucauld, je discute avec Hamid, l’employé de soir de l’hôtel. Il me parle de sa région, Ouazazate, on discute en regarde la tv. Il me parait bien gentil, je décide d’accepter son invitation à visiter un peu la ville. Il m’amène à la mosquée Hassan II, la 2e plus grand au monde. Puis on embarque dans un taxi, cette fois vers je ne sais trop quoi, mais il a l’air de savoir ou il va. On arête sur la corniche, en face d’une certaine maison supposément très spéciale ou les femmes vont donner de l’argent pour se trouver un mari. Le chauffeur nous donne plein d’infos sur les trucs à coté desquels on passe, sur le coup on est contents d’être aussi bien tombés. On va rapidement à un hammam (genre de spa) pour demander les prix. Je décide d’y aller, mais il faut aller porter Hamid a l’hôtel avant. Il descend. Je retourne avec le chauffeur en direction du hammam. Je demande le prix de la course. Il le répond 500 DIRHAM (55$). QUOI !! Non non non. C’est impossible. Il me dit qu’il a convenu du prix avec Hamid. Je voudrais appeler Hamid, mais j’ai laissé son numéro à l’hôtel. Je sais que ce n’est pas le prix normal. Le chauffeur se fâche, moi encore plus. J’ai 70 Dirham sur moi. Je finis par faire baisser le prix à 400, 300, 200 puis 150. Je dois toutefois aller retirer. Je vais à un guichet. Je mets ma carte, le guichet l’avale en affichant ‘erreur système’. Bon. Je rentre a l’intérieur réclamer ma carte, le chauffeur s’impatiente et moi aussi, je veux m’en débarrasser le plus vite possible. Je dis au préposé que le guichet a avalé ma carte. Il me regarde et me dis qu’il ne PEUT PAS me la redonner. Qu’il doit soit la renvoyer à Desjardins au Canada ou la détruire. QUOI ! J’en crois pas mes oreilles, non mais ça pourrais tu aller plus mal. Je réponds que je viens d’arriver et que je dois absolument récupérer ma carte, sinon je ne pourrai pas retirer. Et mon voyage sera gâché. On me répond que c’est les normes. Je panique, je demande à voir un supérieur. Je sens les larmes monter, vraiment ça va mal. Après discussion on accepte de me remettre ma carte, mais j’ai eu très chaud. Je paie le chauffeur, je sors. Moi qui suis si forte d’habitude, je ne me reconnais plus, encore sous les émotions du mode panique, je me sens seule, désorientée et faible dans cette grosse ville. Et puis la j’ai aucune idée comment me rendre à l’hôtel. Heureusement je croise un français qui m’indique quel bus prendre. Et ne sachant plus trop quoi penser de mon, je croyais, nouvel ami. M’a-t-il laissée délibérément dans cette situation ? Ca fait deux jours je suis arrivée et la première personne a qui je fais un peu confiance m’arnaque. Vraiment, pas fort Isa. Je vais dîner seule, en pleurant un peu, j’ai l’impression que je vais me faire avaler tout rond par cette ville. J’aurais du partir ce matin. Je vais prendre mes choses à l’hôtel, puis direction gare pour Merknes.

Sur le train je discute avec deux gentilles marocaines de Merknes. Une me prête ses écouteurs (j’ai oublier les miens a Dakar), et juste en écoutent un peu de ma musique ça va mieux. Je contemple le paysage montagneux et vert, enfin ! Je raconte mon séjour à Dakar aux filles et on finit par échange nos courriels. Je descends du train et je téléphone à Mustapha pour qu’il vienne me rejoindre. En espérant que ce nouvel ami ne m’arnaquera pas à son tour. Il arrive, très facile à reconnaître. Il prend mon gros sac et on fait connaissance on marche jusqu’à la maison de son oncle. Un cousin nous accueille, on boit du thé puis on va faire des courses. J’achète des pâtisseries en guise de remerciement pour le dîner. On discute, on s’entend très bien. On revient à la maison, je fais connaissance avec son oncle, sa tante, son frère et ses cousins. Tous me souhaitent la bienvenue. Il semble avoir parlé de moi à beaucoup de monde puisque sa mère l’appelle pour lui demander si je suis bien arrivée. Ensuite sa cousine, puis ses amis français. Sa tante arrive avec les pâtisseries sur un plateau. Je vais voir mon ami. -Mustapha, on dîne pas avant ? -C’est que ici les pâtisseries ce ne sont pas un dessert. Ce sont les fruits les dessert. C’est drôle, moi qui me fait dire depuis je suis toute petite que manger du sucre coupe la faim. On mange donc les pâtisseries en premiers. Ensuite couscous, puis les salades. Repas a l’envers. On mange en discutant et riant, on m’apprend quelques mots en arabe. Je suis soulagée d’être ici, de bien manger et en compagnie de personnes de confiance. Je reste à dormir, dans un des salons. La nuit est un peu froide, mais avec de bonnes couvertures, mon ourson et surtout la conscience tranquille, ça va très bien. Et j’ai très hate d’entreprendre mon périple avec ce nouvel ami.

Avant goût de la suite : J’ai passé une super journée à Azrou et Ifrane, merci Mustapha d’exister !

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonsoir
hélas que y'a des marocains qui n'ont pas d'esprit d'échange culturel et qu'ils sont intéresser seulement pas les gains monétaires mais c'est une expérience pour toi.
L’existence de Mustapha c'est à cause de ta gentillesse et aussi ton esprit humanitaire alors je te donne rendez vous de découvrir des belles paysages et des vrais cultures marocaine.
lklalech mdr :-)

Anonyme a dit...

Bonjour Isabelle,
j'ai bien aimé ta phrase «j’ai l’impression que je vais me faire avaler tout rond par cette ville». J'ai vécu pendant six mois à Casa (je faisais un stage en journalisme), j'étais toute seule et ça m'a pris plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant de me sentir capable d'affronter cette ville sans qu'elle m'engloutisse (imagine prendre le taxi deux fois par jour pour me rendre au boulot... l'enfer!). Quand j'y suis retournée, un an plus tard, j'ai eu une toute autre perception, peut-être parce que je savais à quoi m'attendre. Lors de cette deuxième visite, j'ai véritablement eu un coup de foudre pour cette ville que je n'avais pas eu la première fois. Tout ça pour dire que ce que tu as vécu est normal, je suis sûre que ça ira mieux la prochaine fois, s'il y en a une! Bonne continuation de voyage!
Josianne

Anonyme a dit...

Oui c'est vrai, une expérience qui n'est pas facile à passer... Y en a souvent des gents qui veulent gagner de l'argent avec n'importe quel moyen, sauf qu'ils ratent la plus belles des choses, c'est de pouvoir connaître des gens qui peuvent devenir de bon amis, pouvoir être un point de confiance pour eux ... Pour moi je regrette beaucoup de choses dans mon pays, et ça me fait de la peine de ne pouvoir rien y changer. Mais, j'aime mon pays!