vendredi 11 avril 2008

Marrakech

Le chemin entre Ouarzazate et Marrakech est splendide. De grandioses montagnes tantôt rouge, tantôt jaune et grises, décorées de centaines de petits arbustes... et une route aux virages serrés, qui tourne, encore et encore.. si bien que l'home du banc voisin est malade. Puis un second à l'vant. Puis un autre. Yeurk. Etourdie, je suis bien contente d'avoir mes gravols sous la main.

On arrive à Marrakech ou on est accueillis par Bouchra et Sadick, des ami à Mustapha. Ouff. Trop de monde partout. (Et de la peau! ah ces touristes). La ville est envahie d'une gigantesque foule de touristes (surtout qu'on est arrivés le week end). Marrakech est le centre touristique du pays ; sa situation géographique fait qu'elle est le départ de plusieurs excursions, ce qui est pratique pour les voyageurs ne disposant que de quelques jours. Il y a des tonnes d'auberges et d'hotels à Marrakech, mais il y a tellement de touristes qu'ils sont toujours pleins. On a visité une trentaine qui affichaient tous complets ou qui ne possédiant qu'une chambre de libre qui était impossible de partager à 2 puisque l'on ne possède pas de contrat de mariage. En effet ici, les relations sexuelles sont illégales avant le mariage, c'est pourquoi il est interdit pour deux personnes de sexe opposé de dormir dans la même pièce. (Même si on est qu'amis et qu'on prend 2 lits). Cette règle s'applique uniquement si 1 des 2 personnes est locale, pour un couple d'étrangers il n'y a pas de problème.

Finalement je passai la nuit chez Bouchra, une amia Mustapha et lui se prit une chambre seul. Comme la majeure partie des filles non-mariées elle habite chez ses parents. Ici, les filles célibataires qui n'habitent pas avec leur parents sont rares, et celles qui le font c'est parce qu'elles n'ont ps le choix puisqu'elles étudient ou travaillent loin de leur ville d'origine. (c'était la même situation pour mon amie Aida au Senegal). Et souvent, les parents exigent à leur fille (même à 24 ou 27 ans) de ne pas rentrer tard ; ca me faisait étrange, moi qui faisce que je veux, vais ou je veux rencontrer qui je veux depuis tant d'années. Mais bon les filles ne sont pas melheureuses, c'est la coutume depuis toujours. Bouchra est super gentille, cuisine la meilleure mayo maison jmais goutée dans ma vie et coud des habits magnifiques, dont une robe trop belle de Yasmine.

Le lendemain on rencontre nos amis et on visite les jardins et places publiques. Et on marche beaucoup. Surement une dizaine de kilomètres. On va voir le palais El Badi, contruit il y a 400 ans. On traverse un grand marché coloré ; tapids, foulards, lampes, miroirs. Je me dis, si je m'achète une maison un jour, je reviens ici et je choisis une cinquantaine de ces objets trop beaux et je me les envois par bateau. Au marché mon regard est attiré pr des cages.. non, impossible, des caméléons! C'est tellement mervelleux un caméléons, presque magique à mes yeux, ca me brise le coeur de les voir ainsi, un par dessus les autres, enfermés, le regard triste. Et si je les achetais tous pour les libérer? Hmm faut pas les relâcher n'importe ou.. Et si je les achète ca ne fera qu'encourager les vendeurs à en capturer d'autres, mieux vaut les laisser là.

On se dirige à la place Jamaa lfna ou il y a des chameurs de serpents (à la bouche cousue selon mon livre). On se promène et on y retourne de nuit, ou la foule est plus immense que jamais. Des scooter et chariots surgissent de nulle part, faut avoir des yeux partout (mais bon ca reste quand même mois pire qu au Senegal!). Des kiosques remplis de bouffe, brochettes, salades, tajines, biscuit et jus d'orange. Tous les kiosques sont enveloppés dans la vapeur diffusée par les grill. On se contente de prendre le thé sur une terrasse avec vue sur la place. On laisse nos amis et on va à la nouvelle ville, remplie de boutiques européenes et américaines, au design moderne. On a l'impression d'avoir changé de ville. On dine au McDo ou j'essais le Mc Arabia.

photos ici:
http://picasaweb.google.fr/IzzabelleM/Maroc_MarrakechOuzoud

mercredi 9 avril 2008

Les berbères

Les berbères habitent généralement les endroits reculés et difficiles d'accès tels les montagnes et déserts. Ils sont présent en grand nombre dans tout le Maroc. Le Routard dit (...) ce sont parmis les plus anciens habitants connus du pays et ils représentent les deux tiers de la population. Entre eux, les berbères s'apellent Imazighen, c'est à dire homme libres. (...) On distingue plusieurs groupes. Ils sont musulmans. (...) Les populations ont été rapidement islamisées (...) (par les arabes).

Les berbères possèdent leur propre culture, coutumes, musique, drapeau et surtout leur propre langue. Ils tiennent (c'est compréhensible) à sa conservation et promotion. La langue étant parlée mais non écrite, ils ont donc adopté en 2003 un alphabet pour pouvoir l'écrire et ainsi s'assurer de sa pérennité. Or celui ci semble très complexe à apprendre, voici un exemple. Et si vous êtes curieux de connaitre une à une les lettres: http://www.mondeberbere.com/langue/tifinagh.htm

Les enfants doivent mettre beaucoup d'effort pour apprendre comment écrire la langue, tout en sachant que plus tard s'ils veulent travailler en tourisme (la plus grosse industrie du pays) ou remplir des papiers du gouvernement, il vont devoir apprendre l'arabe et/ou le francais. En tant que québécoise, je comprends leur besoin de protéger et promouvoir leur langue. Toutefois, Mustapha m'a parlé qu'il arrive que pour certain, ce soit la unique chose qui leur importe. A en oublier qu'il faut se mettre ensemble pour faire avancer le pays et régler d'autres problèmes encore plus importants (créer des emplois, etc).

Certains berbères n'apprécient pas du tout les arabes qu'ils considérent comme oppresseurs. Ils se font des prix spéciaux entre berbères et refusent d'aider un arabe. Anecdocte. On fait du stop, une camionette de berbères nous embarque. La porte ferme mal, le chauffeur fait un geste à Mustapha en parlant en berbère. Mon ami comprend à cause du geste et ferme la porte. Quelques minutes plus tard, le chauffeur demande de quoi en berbère à Mustapha, celui-ci lui dit de lui parler en arabe. L'homme arrête aussitôt la voiture, nous dit de descendre. (Pas question de nous aider davantage, car on est arabe). On fait le reste du chemin à pied.

Il ne faut pas généraliser puisque des jeunes berbères se mêlent aussi facilement aux autres cultures et sont très sympathiques ; Mustapha en fréquente plusieurs.

En savoir plus sur la culture berbère: http://www.mondeberbere.com/

Ouarzazate


Simon, l'ami de Mustapha, vient nous chercher à la gare de bus. Il habite dans un apartement avec deux autre garcons, Ismail et Mouasine. Simon étudie en cinéma, connait plusieurs films américains et écoiute de la musique que je connais bien. Des airs de LouisJosé Houde, me parlant de Jean Leloup et des expressions québécoises, sur le coup j'ai pas du tout l'impression d'avoir affaire à un marocain.

Le matin Mustapha et moi allons visiter la casbah de Aït-Benhaddou, classé patrimoine de l'humanité par l'Unesco. Plusieurs films hollywoodiens y ont été tournés. Il y a plein de petites pièces terreuses à découvrir, des centaines de petites fenêtres croches (idéales pour prendre des photos), d'anciens objets poussiéreux jonchés sur le sol. Encore, un se sent comme un explorateur d'un jeu vidéo ; et si cette jarre cachait un objet mystérieux valant 3000 pts ou une clé magique permettant d'accéder au prochain niveau? Non ca parais tu pas assez qu'on est de la génération des jeux vidéos? ... Je suis vite ramenée sur terre par une vision me brisant le coeur, une petite fille d'à peine 8 ans tisse un grand tapis avec ses petits doigts, pour la vue des touristes. Je me sens mal, j'ai envie de lui donner de l'argent pour qu'elle aille jouer. Mustapha me console en me disant qu'au moins elle apprend quelquechose, le tissage. On sort et on croise un troupeau de gaori (touristes étrangers) grisonnant se suivant comme des moutons, caméra au cou. Ca me fait encore plus apprécier le fait de voyager librement à mon rythme, avec une personne de la place.

On se rend aux studios Atlas ou on visite les plateaux de tournage de films. Plusieurs histoires se déroulant en Egypte sont filmées ici car c'est moins couteux. On voit des temples, des statues égyptiennes en carton à moitié cassés, dont la peinture s'en va. Ca serait tellement cool de voir les vraies pyramides, le vrai sphinx, je dis à Mustapha. Il me regarde. On va en Egypte. Un instant passe, je lui réponds en souriant Ok! Anyway une semaine en Espagne ca va me couter très cher et pour un peu plus on pourrait aller visiter la légendaire Egypte.. Et c'est maintenant qu'il faut en profiter, ayant un ami arabe à mes cotés.. (à suivre)

Le soir après une marche dans le marché, la grande place et les larges trottoirs bordant les larges rues de Ouarzazate, on revient chez Simon. S'en suivit un cour de salsa donné par Isa à Mustapha, Simon, Ismail et Mouasine. Très le fun.

mardi 8 avril 2008

Vallée du Dadès

A bord du taxi entre Boulmane et la vallée on fait connaissance avec Daouda, un musicien berbère co-propriétaire d'une auberge ; Mustapha nous négocie la chambre à très bon prix. Les chambres restantes sont occupées par un groupe dont les enfants turbulents, entre cacophonie d'instruments et course autour du poteau du salon, nous donnent mal à la tête. Le lendemain matin on entreprend une rando débutant à l'arrière de l'hotel. Après avoir traversé la rivière on apercoit un caméléon ayant quitté une plante vers un rocher, passant graduellement du vert au gris. Le chemin est bordé à gauche par des formations rocheusesaux formes étranges parsemés de petites cavernes utilisées par les berbères. A droite une rivière traverse une mosaique de cultures de différents verts. On regarde à gauche, puis à droite : on se croirait dans deux pays différents, c'est fou! Après avoir croisé une sauterelle aussi grosse que ma main, on enjambe une cascade et on observe les dizaines de jranas (grenouilles) y nageant. Des casbah brun-orangé surplombent la vallée et de jolies fleurs sauvages blanches, jaunes, orange, rouge et mauves viennent compléter le paysage. La randonnée se termine au village, ou on fait du stop pour revenir. Deux touristes casablancais très gentils d'une cinquantaine d'années nous embarquent et on file vers les hautes gorges. On prend le thé ensemble en discutant puis ils nous ramènent à l'auberge.

Le lendemain matin on se joint à Daouda qui nous amène à la Vallée des Roses ou il doit aller payer un chameau. La vallée ressemble un peu à celle du Dadès, mais en un peu moins merveilleux. Sa particularité réside dans son nombre de rosiers, qui doivent être d'une grande beauté lorsqu'ils sont en fleurs. On était tout juste avant la floraison, alors on vit seulement que quelques boutons. On fait une autre petite rando puis on revint en camionette de berbères. Au village j'achète des trucs à la rose pour ma mouman et ma sister.

Le matin suivant on entreprend une rando dans les canyons, ou se trouvent les doigts des singes, rochers ressemblant à des mains gantées comme celles des primates. On traverse de pierre en pierre pour ne pas se mouiller les pieds. On se glisse entre et sous des espaces quelques fois assez restreints. Des énormes rochers bloquent le chemin et on s'aide mutuellement pour grimper les parois. On doit même monter assis dans les airs, le dos acôté sur une paroi, les pieds contre l'autre. Très cool on se croirait dans un jeu vidéo ; trop le fun pour des enfants. On poursuit mais le chemin devient de plus en plus abrupte. On échappe notre bouteille d'eau vide qui dégringole. Hmmm C'est un peu dangereux ici. On monte ou pas? Ca serait surement faisable, avec une corde et un casque j'hésiterais pas, mais comme ça pas sure.. Je pense à mes parents, j'entends la voix de mon popa qui dit C'est assez là Isa, descend. Tant pis, on rebrousse chemin et on remonte par un autre sentier. (Parenthèse, il m'arrive aussi d'entrendre la voix de ma mère qui dit Enlève ta casquette! lorsque que je m'en vais pour prendre une photo avec une casquette) ;)

photos ici:
http://picasaweb.google.fr/IzzabelleM/Maroc_DadesOuarzazate

Escale à Errachidia

Ma fidèle caméra, après un an et demi de loyaux services a rendu l'âme. Nous sommes revenus à Errachidia dans l'espoir de pouvoir la réparer. Après avoir été échappée en Equateur, aspergée d'eau au Sénégal, elle a finalement succombé au sable du désert marocain. Rien à faire, elle est capoute en bon québécois. Mustapha réussit à me trouver exactement la même: Canon, neuve, en version 5px. Vendu!

Le soir on aide la cousine à mon ami lord de son déménagement. Il y a beaucoup de trucs à descendre des 3 étages, alors j'offre un coup de main. Les femmes me disent qu'il faut me contenter de faire des petites tâches, du rangement...no way! Tout le monde est surpris de me voir transporter des trucs lourds, des tables, des bouts de bois, comme un homme. Les hommes me disent après 5 voyages, tu dois être fatiguée faut te reposer. Tsss du tout! Est ce qu'il a besoin de se reposer lui, je pointe un garcon, alors moi non plus, et je repars en montant les marches 2 à 2. Kin!